Label Une certification HVE pour valoriser ses fruits
L’exploitation de Frédéric Raffy, dans le Tarn-et-Garonne, est certifiée haute valeur environnementale (HVE), un label qui plaît aux grandes surfaces et aux consommateurs.
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C’est grâce à sa grand-mère Alice, 96 ans, une ancienne chasselatière à Saint-Nazaire-de-Valentane, sur les coteaux du Tarn-et-Garonne, que Frédéric Raffy est devenu agriculteur. Enfant, alors qu’il vivait à Paris avec ses parents et son frère, il aimait venir en vacances dans la petite ferme où Alice et Camille, son mari, élevaient quelques vaches et cultivaient un peu de terre. Si bien que plus tard, il choisit le Sud-Ouest pour sa formation agricole. À 21 ans, en BTSA, il apprend par son oncle, qui exploitait les parcelles familiales, que des terres sont à vendre à proximité. « Je n’avais ni argent, ni expérience, juste l’insouciance de mon âge, raconte-t-il. J’ai emprunté au Crédit Agricole et j’ai acheté 3 ha de chasselas, 1 ha de cerisiers, 50 ares de pruniers et 1,5 ha de bois, ainsi qu’un vieux tracteur, un atomiseur et une remorque. Pour l’avoir observé lorsque je venais chez mes grands-parents, je savais que le contexte n’était pas toujours positif en arboriculture. Mais j’avais envie de me lancer. » Pendant quatre ans, Alice apprend au « petit Parisien » à travailler les vignes et à ciseler les grappes de chasselas. Pour les fruitiers, il peut compter sur le salarié de l’ancien propriétaire.
Grâce à sa grand-mère
Puis, au fil des opportunités, Frédéric agrandit sa propriété avec les 6 ha de la ferme familiale et en rachetant des parcelles à ses voisins. En 2013, il franchit un cap en reprenant une exploitation entière, sa maison, ses 10 ha de vignes et de pommiers, ses bâtiments, son matériel, son lac et sa borne d’irrigation. Sophie, son épouse, et leurs trois garçons s’y installent. « Là, je suis devenu agriculteur à plein temps », confie-t-il.
Le label, une demande des consommateurs
Particulièrement intéressé par la vigne, Frédéric est entré au Syndicat de défense du chasselas de Moissac il y a quatre ans. Il est également le « responsable raisin » à la coopérative Quercy Soleil, où il livre ses fruits. Une fois par semaine, il fait un point avec la présidente, les responsables des apports et les commerciaux. « Nous avons appris que les distributeurs étaient demandeurs de la certification haute valeur environnementale (HVE) car les consommateurs y étaient attentifs, explique-t-il. Son logo est parlant et porteur de valeurs. Il permet de passer le message que le monde agricole a changé et que les agriculteurs ne traitent pas leurs cultures par plaisir. » Le producteur a bénéficié de la démarche HVE collective du groupe coopératif Blue Whale, dont fait partie Quercy Soleil. C’est une salariée de cette entreprise qui a collecté les données et monté le dossier. Étant déjà certifié Agri-Confiance, Frédéric Raffy n’a pas eu beaucoup de changements à opérer : les pratiques qui étaient les siennes (la gestion de l’irrigation, la traçabilité, l’IFT réduit, l’utilisation de phytobacs pour la récupération des produits de traitement, la confusion, l’enherbement des parcelles…) lui ont permis d’obtenir cette année la certification HVE de niveau 3. « J’ai l’obligation de saisir toutes mes interventions au maximum quinze jours après les avoir réalisées », précise-t-il.
Un revenu décent
L’agriculteur a passé en bio ses vergers de prunes Reine-Claude et de pommes Candine et Ladina, résistantes à la tavelure, et il a récemment racheté de nouvelles parcelles, ce qui lui permettra de cultiver 90 ha de céréales en 2021. « Avec les efforts réalisés pour mieux valoriser le chasselas (lire l’encadré) et grâce à la diversification de mes ateliers, je n’ai pas honte de dire que, même les années difficiles, mon exploitation dégage un revenu décent, ajoute-t-il. Cette année, je vais réaliser 100 000 € de chiffre d’affaires en pommes et plus de 90 000 € en raisin. C’est un bon résultat, même s’il m’a manqué 50 t de pommes. » Frédéric a su transmettre cet enthousiasme à ses fils, partis sur ses traces. Avoir des terres leur permet de tester des activités avant de s’installer. Tony, l’aîné, actuellement en BTSA, souhaite se lancer dans les semences et va implanter des couverts de féveroles. Bastien, le deuxième, en bac pro en lycée agricole, est attiré par l’élevage et se fait la main sur une quarantaine de brebis, élevées en bio, qui complètent l’exploitation. La relève est assurée.
Florence Jacquemoud
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